Résines

Résines

(…) En emprisonnant le coton – matière vivante – sous la résine, on imprime au devenir, au végétal qui ne cesse de devenir, le caractère de l’être, on cristallise le changement.

Ce coton n’est pas matière brute, compacte, il est effiloché avant d’être mis sous résine : il devient impossible d’en récupérer le passé, comme le ferait une répétition ou un raccommodage de couturier, il y a une fixation pour toujours de son devenir, pétrification du frêle si l’on peut dire. On le fait sortir de la contingence dont il est initialement l’emblème.

Le coton effiloché comme moyen d’habiller l’œuvre, de la réveiller non à la couleur mais à la chimie de sa composition multiple, faite de matières hétérogènes : céramique, porcelaine, etc… Le coton effiloché ou comment « la matérialité atteint ici son extrême minceur, sans avoir à renoncer à sa solidité ; elle paraît découpée. Le tissu flotte et se froisse, mais il a parallèlement perdu, avec sa rigidité, sa compacité ou sa continuité »2.

Ali Benmakhlouf